St-Ex BloG

11/02/2004

Débat devant et/ou (l') éternel

Notre bon ami le directeur ne peut s'empêcher de souligner la parution du palmares de l'Actualité. Je le sais, je ne devrais pas revenir sur ce sujet, mais c'est plus fort que moi. Je travaille dans une école publique qui vient de se classer au 400e rang..Et puis après ?

Dans ce débat de la saine compétition (ou coopétition), bien des données sont manquantes. Laissons la parole à Mario et revenons par la suite :

Le dénominateur commun de tous les parents de l'école que je dirige (à très peu d'exception) est le suivant. Ce sont tous des parents qui suivent de près le progrès de leur enfant. Ce sont des gens assez exigeants qui sont prêts à s'investir pour que leurs enfants réussissent et qui veulent qu'on encourage ce devoir qu'ils ont de pouvoir continuer de s'occuper beaucoup des apprentissages de ceux qu'ils ont mis au monde !


Excellente observation. Je travaille dans une équipe de prévention des conflits dans mon milieu (intimidation, taxage, graffitis, vol), je rencontre beaucoup de parents. Vous savez ce que je trouve désolant ? Entendre un parent, se questionner sur la pertinence d'intervenir lors d'une problématique (qu'il se fasse prendre ! Par la police même !). Ces parents, qui travaillent fort et trop, désirent un établissement "trouble-free" pour leur ado. À quel endroit pensent-ils trouver cet univers de "désinvestissement parental" ?

Avec les subventions accordées aux écoles privées, il est fréquent dans mon milieu de constater des élèves quitter après la 2e secondaire vers des établissements privés. Le parent ramasse son argent, le place et investit dans une école "trouble-free" et espère moins de situations qui dérapent (on sait tous que ce ne sera pas nécessairement le cas).

Le directeur Mario souligne également qu'il est faux de prétendre que les sélections dans les écoles privées se basent uniquement sur le résultat scolaire. Mais il y a sélection... POINT. Comment croire à une "coopétition" entre les écoles, lorsqu'il y a des différences dans le mandat de sélection (école de quartier vs école de sélection) des établissements. Vous connaissez la déclaration des effectifs du 30 septembre ? Vous savez dans mon milieu, on reçoit toujours des élèves arrivant du privé après le 30 septembre. Étrange ! L'école publique de quartier vs l'école privée ? Ben non impossible. Et d'ailleurs faux débat !

Soyons radical ! Éliminons les subventions aux écoles privées. Les parents décident d'envoyer l'enfant dans un établissement privé. Soit. Les parents ont des bonnes raisons. Super. Les frais devront être déboursés au complet par les parents. Même si je sais que ce n'est pas la même chose, est-ce que les patients des cliniques publiques accepteront de payer pour les gens qui décideront de se rendre dans une clinique privée ?

Soyons radical part 2 ! Si on veut vraiment vivre la coopétition entre les établissements scolaires, pourquoi ne pas exiger une distribution égalitaire des forces et des faiblesses des élèves dans les écoles. L'école ne peut pas se résumer par un groupe ou type d'élèves, je le sais, mais un climat école maintenu par des élèves perturbés par leur capacité de réussite (par exemple les EHDAA), voilà le fardeau de l'école publique. Le défi de l'école publique, permettre la réussite du plus grand nombre selon les caractéristiques uniques des élèves. Est-ce que les écoles privées vivent ce défi ?

Je le sais...j'ouvre un panier de crabes !...Allez on me pardonne ! J'aime beaucoup les réflexions pédagogiques qui se trament dans ces établissements... Continuez votre bon travail monsieur le directeur.